charlie hebdo

Je ne suis plus Charlie. J'ai été Charlie comme toute personne horrifiée par la barbarie, mais cela était plus un déclencheur pour crier mon indignation envers les horreurs actuellement commises par des fous. Comme beaucoup de Français et d'autres, j'ai acheté Charlie hebdo cette semaine, non pour le lire, je ne le fais jamais, mais par solidarité, les bénéfices étant reversés aux familles des victimes. Mais je n'approuve pas la couverture. Je comprends que dans leur douleur les dessinateurs de Charlie aient voulu montrer qu'ils n'avaient pas peur et qu'ils continueraient, mais ont-ils un seul instant pensé aux conséquences de leur dessin ? Dix morts au Niger, des centres culturels français incendiés, des églises incendiées, des drapeaux brûlés. Au nom parait-il de la liberté d'expression. Mais cette liberté s'accompagne de nouvelles souffrances, de tensions entre les communautés, d'un climat d'insécurité pour les ressortissants français dans les pays à risque. Ont-ils également mesuré que ce faisant, ils alimentaient la haine anti monde occidental, et que les barbares vont pouvoir recruter de nouvelles forces, bénéficier de nouveaux appuis. Au nom de la liberté d'expression, se rendent-ils compte que dans la guerre contre le terrorisme, ils tirent dans le dos de ceux qui sont au front ? Alors messieurs de Charlie, peut être ne lirez vous jamais ces lignes. Je vous respecte, je compatis avec ce qui est arrivé à vos confrères, vos amis, mais je vous en prie, évitez donc de mettre en péril la vie de personnes innocentes. Les Musulmans ne veulent pas de caricatures de leur Prophète, c'est leur volonté, respectons là. Évitons donc d'attiser la haine et la barbarie dans un monde si près de plonger dans les ténèbres.